Une histoire de self-sabotage !

"Les personnes noires, les personnes précaires, les personnes en situation de handicap, toutes les personnes minorisées ne devraient pas avoir l'obligation d'être exceptionnelles pour rester en vie, être vues, entendues et être aimées."

Je me suis souvent vue plonger les deux pieds joints dans le self-sabotage, comme si c'était une pratique que je fais de manière intentionnelle.

Enfant, comme de nombreuses choses ne dépendaient pas de moi, je me suis fait la promesse qu'une fois devenue adulte, je serai en possession de toutes mes capacités et que je pourrais les contrôler.

Que si quelque chose m'arrivait, j'aurais assez de pouvoir pour l'inverser.

Mais la pandémie qui dure depuis presque deux ans a été la preuve ET le constat que je n'avais pas ces capacités, que je ne les avais jamais eues et que ce que j'avais réalisé ces dernières années était en réalité de la survie.

Je me suis rend compte que je passe des heures interminables à réfléchir, à anticiper ou à m'inquiéter pour des évènements qui ne sont pas réellement en train de se dérouler.

J'ai réalisé que je passe peu de temps à me célébrer et à célébrer mes petites victoires du quotidien et que cette inquiétude, qui peut devenir obsessionnelle, me coûte des relations, l'appétit et le sommeil.

Une des capacités que je suis sûre d'avoir c'est de pouvoir remplacer une inquiétude par une autre.

Je m'auto-sabote lorsque je me crée des problèmes dans ma vie quotidienne qui interfèrent avec des objectifs que je me suis fixée à moyen/long terme.

De façon générale, on s'auto-sabote par différents moyens : la procrastination, l'automédication, l'usage de drogues, la consommation d'alcool, l'alimentation et l'automutilation.

L'auto-sabotage c'est aussi s'investir dans des actions qui ne correspondent pas à nos objectifs (se fixer des objectifs trop élevés par rapport à notre capacité, s'engager dans situations dans lesquelles on connait l'issue négative).

Nous ne sommes pas toujours conscient.e.s que nous sommes en train de nous auto-saboter qui, dans les pires des cas, peut conduire à de l'autodestruction.

C'est à ce moment là que la thérapie peut être salvatrice car elle peut faire cesser les schémas de pensée et d'action qui conduisent à l'auto-sabotage, mais surtout elle peut guider à l'autorégulation et à la libération.

Il existe aussi des thérapies motivationnelles qui peuvent aider à se reconnecter à ses objectifs et à ses valeurs.

Personnellement, l'auto-sabotage se traduit chez moi par le fait que je m'inquiète pour beaucoup de choses parce que je me dis que je dois me préparer au pire ... car le pire viendrait toujours !

Et que si je baisse ma vigilance cela voudrait dire que je ne me suis pas suffisamment préparée.

En faisant cela, j'envoie le signal à mon cerveau que tout ce j'entreprends au quotidien pour me maintenir dans une vie équilibrée n'est pas suffisant et que je dois faire toujours plus.

C'est vraiment un cercle vicieux, car non seulement cela fait augmenter mon anxiété, mais cela me fait abandonner des choses auxquelles je tiens par peur de l'échec.

Derrière cet auto-sabotage, je sens que le perfectionnisme n'est jamais vraiment loin.

Cette nécessité que j'ai à vouloir absolument que les angles soient droits.

De ne m'autoriser aucun écart même le plus petit.

Avoir peur pour tout ... tout le temps.

Bien heureusement, il existe des solutions à ma portée qui, quand je me glisse dans l'auto-sabotage, me permettent de le comprendre et le décrypter.

Ce n'est pas toujours évident car je ne sais pas toujours quand le stress va arriver.

Ce qui peut être utile c'est quand des situations se rejouent de parvenir à les explorer : est ce que c'est réel ? est ce que c'est réellement néfaste pour moi ? Ensuite, essayer de réagir d'une nouvelle manière en partageant ce que je ressens avec les autres, en découvrant ou m'investissant dans une activité qui m'apporte du bien-être.

Prendre des notes et mettre en évidence tous les moments qui peuvent provoquer un comportement auto-destructeur pour par la suite les prévenir.

C'est normal de vouloir atteindre l'harmonie entre ses pensées et ses actions.

C'est pour cette raison que je déteste la dissonance cognitive qui se produit quand je pense d'une manière et que je me mets à agir autrement.

Lorsque j'ai des pensées négatives, mon comportement suit de façon basique ce mouvement, et c'est là que j'agis contre mes propres intérêts.

Il se peut que je ressente une déconnexion :

- quand je fais des choses qui sont en contradiction avec mes croyances;

- lorsque je suis confrontée à des nouvelles informations qui peuvent remettre en question mes valeurs et/ou objectifs ou ce que je croyais.

Mon esprit et mon fort intérieur préfèrent recevoir la confirmation que ce que je sais déjà par le biais de confirmation.

Le biais de confirmation c'est une idée préconçue que l'on a sur quelque chose ou sur quelqu'un.e et que c'est à partie cette idée préétablie que nous prenons des décisions sur la personne ou la situation en question.

Cela conduit à ce que l'on attache moins d'importance à toutes idées ou actions qui viennent apporter nouveauté et nuance à notre idée préconçue et quand une opposition se présente on l'ignore ou on est sur la défensive.

C'est très humain de vouloir repousser tout ce qui nous cause de l'inconfort mental, car cela nous pousse à devoir le comprendre et de tenir compte des nouvelles informations qui pourraient nous apporter une nouvelle vision et modifier tout ce que l'on croyait auparavant.

Ce qui se produit dans ces situations, c'est que nous restons campé.e.s sur nos positions et nous restons fidèles à nos biais de confirmation, car ils représentent à ce moment-là notre vérité, ou bien nous nous ouvrons et nous nous adaptons à ces nouvelles informations, qui peuvent ainsi changer nos idées initiales et notre vision existante.

Aller vers le changement, on le remarque, se produit rarement cela demande de l'implication, de l'énergie, de prendre certains risques et du travail mental (un peu comme si on soulevait des altères avec notre cerveau outch !!!).

Et c'est là que l'auto-sabotage refait son apparition car lorsque de nouvelles informations se présentent et nous donnent l'occasion d'examiner de plus près nos comportements actuels afin de modifier ceux qui ne fonctionnent pas ... bien souvent nous le faisons pas !

Nous ne le faisons pour plusieurs raisons : comme la peur de l'inconnu, le fait de se diriger vers une voie que l'on ne se destinait pas, avoir l'impression de se trahir et ne plus être conforme à l'image que l'on donne aux autres.

De plus, le système de pensées automatiques négatives qui déclenchent de l'auto-sabotage paraissent insignifiantes mais pourtant causent beaucoup de dégâts.

Je deviens consciente de leur existence que lorsque que je suis confrontée à mes comportements à travers mes Relations, au travail, ou dans la manière dont je gère ma vie familiale.

Etre confrontée aux autres est vraiment révélateur et se révèle imprévisible.

Ces comportements peuvent intervenir :

- de manière automatique ;

- de manière habituelle et familière (je ne le questionne pas) ;

- de manière confortable (car comme je les connais je m'y réfugie).

C'est normalement à ce moment là que je dois me retrousser les manches et mettre les mains dans le cambouis pour inverser la tendance et agir efficacement, avec recul, sans sur-réagir et ne pas céder à l'impulsivité.

En faisant cela, je découvre que ces pensées négatives automatiques me révèlent des idées qui se sont formées dans mon passé et qui, dans mon présent, continuent d'avoir du pouvoir.

Une des meilleures manières pour commencer l'examen de moi-même est de m'exercer à avoir une plus grande conscience de mes pensées.

Prendre un carnet, m'arrêter sur certains évènements et non évènements de ma journée et par l'écriture entrer en contact avec mes pensées.

Ainsi, une des prochaines fois où je ressentirai une émotion pénible, je pourrais me demander : à quoi je pensais juste avant pour que cela me mène à cette idée négative ou au souvenir pénible ?

La chose importante que j'apprends c'est que ce qui déclenche l'auto-sabotage ne vient pas de nulle part.

Je peux retracer l'origine en commençant par décrire ce que je ressens, en identifiant mes pensées qui provoquent de l'auto-sabotage pour espérer pouvoir les prévenir quand elles se présenteront dans le futur.

Avec l'implication et la motivation, normalement, je commencerai à isoler certains de mes modèles comportementaux qui :

- ont tendance à dramatiser tout ce qui peut m'arriver et qui me mènent vers le pire scenario.

- m'imposent beaucoup de règles et me confortent dans l'idée que je ne suis pas à la hauteur et ce peu importe ce que je fais.

Je ne vais pas mentir, je préférerai faire l'autruche et me retrancher vers mes si légendaires systèmes de protection !

C'est un exercice très inconfortable de devoir identifier mes systèmes persistants, mais nécessaire pour développer mes solutions pour ne plus m'auto-saboter !

Comme je sais que je suis sujette à ce type de mécanisme, je me retrouve dans l'obligation de mettre en place des stratégies pour atténuer l'impact des pensées négatives sur mes actions.

Je dois me mettre dans un état d'esprit de reprise de pouvoir afin que mes pensées négatives ne me mènent indéfiniment vers l'auto-sabotage :

Me dégager de l'espace mental, par exemple, en faisant le choix d'un style vestimentaire simple et sobre pour éviter de passer trop de temps à savoir comment m'habiller.

Prendre position et prendre des décisions sur des sujets non engageants et étendre par la suite vers des situations plus importantes.

Comprendre les schémas relationnels de mon enfance.

Identifier mes actuels comportements d'auto-sabotage qui sont des déclencheurs de disputes et de mauvaise communication.

Apprendre à apprivoiser l'inconfort et y répondre de manière saine.

et surtout, avoir de la compassion pour moi-même !

Guérir demande du courage, comme avec notre relation à soi-même et notre relation aux autres, et aussi comme s'engager dans des changements importants.

Crédit photo : chiara.acu

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